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Moogmemory
Edité par Differ-Ant Distribution - P 2016
Notes du site citizenjazz.com : "C’est du côté des synthétiseurs et autres oscillateurs que l’on retrouve le musicien, toujours en solo. On peut trouver ça étonnant, mais lorsque on est happé par les sons arides et sinueux de « Alex », on découvre que ce biotope est le sien, comme il fut celui de Paul Bley, auquel Bourne doit énormément. On ne sait quel souvenir sombre nimbe ce morceau, mais il s’inscrit dans une suite de portraits et de confessions intimes absolument magnétique. Troublant, lorsque les saccades électriques de « Sam », dérangeantes par leur vélocité, embrument la mélodie pleine de brisures du clavier vintage auquel Bourne rend parfaitement hommage. Car Moog Memory n’est pas qu’un recueil mémoriel. C’est aussi un clin d’œil au Memory Moog utilisé ici, clavier de la prestigieuse compagnie créé en 1982 qui a obtenu au fil des ans son statut de légende. Avec « Horn & Vellum », profond et alcalin, le jeu de Bourne fait songer aux expériences de Jozef Dumoulin au Fender Rhodes. Mais ici, le Moog n’a pas besoin de savants montages de pédales d’effet. Les capacités polyphoniques du synthé au grain imparfait suffisent à faire convoquer le Merveilleux et rappeler que c’est sur le Moog qu’a été composé « Pop Corn », hymne synthétique qui a notamment inspiré Aphex Twin, dont l’ombre rode ici ou là. Pour en revenir au cinéma, le scénario imaginé par Matthew Bourne au long de cet album évoque la dramaturgie onirique de Eternal Sunshine Of A Spotless Mind de Spike Jonze. Sans doute ce sentiment d’une sérénité qui s’effiloche concomitamment à la mémoire et qui s’épanche dans la longue improvisation finale « I Love Her, Madly ». Cet objet inattendu est une excellente surprise."