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Never Never Never
Edité par Centre national du théâtre - 2012
Never Never Never ; C'est par ces paroles du Roi Lear que l'Esprit répondait au poète anglais Ted Hughes et à son épouse Sylvia Plath, qui lui demandaient aux alentours de l'année 1956 : quel [était] le plus grand vers jamais écrit par un poète anglais. Sans doute Ted Hughes n'éprouvait plus le besoin de faire bouger les verres en 1984 ; année où il fut fait poète officiel du royaume. Dans le ruban de Möbius que sont la vie et l'oeuvre entremêlées du poète arrive un temps où les fantômes n'ont plus besoin d'être convoqués : ils viennent d'eux-mêmes. Une nuit de 1984, à la veille de se voir décerner son titre, Hughes reçoit successivement la visite de deux femmes : Sylvia Plath, morte suicidée en 1963, ses stupéfiants derniers poèmes à peine jaillis d'elle. Puis Assia Wevill, qui remplaça (ou plutôt ne remplaça pas) Plath dans la vie du poète et se tua six ans plus tard, de la même manière. Au fil des conversations entre les mortes et le vivant, il est fait allusion ; tout autant qu'aux lieux où les deux femmes vécurent tour à tour en Angleterre ; à un voyage dans le sud de Espagne ; ou plutôt à deux voyages. Car Ted a effectué deux "lunes de miel" avec chacune des deux femmes, à six années d'intervalle. Dans ce qui peut apparaître comme un long rêve ou comme une rêverie éveillée, il revit des scènes vécues avec Sylvia, puis avec Assia : moments d'une violente corrida à laquelle il a assisté en 1956 ; à moins que ce ne soit en 1963 ; scène d'un film qu'il est certain d'avoir vu avec Sylvia ; à moins que ce ne soit avec Assia