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Kanawa
Edité par Modulor - P 2020
Le nouvel album de Nahawa Doumbia, intitulé Kanawa, capture l'histoire actuelle du Mali. La chanteuse, dont la carrière s'étend sur plus de quatre décennies, réfléchit à l'immigration du point de vue malien. A travers huit chansons, enregistrées à Bamako avec un groupe jouant des instruments traditionnels et modernes, Nahawa fusionne son style qui repose sur le rythme didadi avec la musique pop malienne contemporaine. Elle est encore accompagnée de son collaborateur des premiers jours, le producteur et arrangeur N'gou Bagayoko. On trouve sur cet album, deux instruments à cordes maliens, le ngoni et le kamalé ngoni, légèrement plus petit, une variété de percussions, du karignan (grattoir métallique), des guitares acoustiques et électriques, ainsi que des beats de batterie programmés. Doussou Bagyoko, la fille de Doumbia, chante sur "Adjorobena", une chanson sur la patience, la tolérance et la paix. Nahawa fait un constat de ce que la vie lui a offert, en bon et en mauvais. Elle parle du mariage et des femmes qui quittent leur maison pour en rejoindre une autre à travers la métaphore de l'arbre dans le jardin. On peut entendre des coups de feu dans "Foliwilen", chanson en hommage au courage des chasseurs et soldats, ou encore un oiseau dans "Djougoh" pour évoquer les personnes paresseuses. Dans "Ndiagneko", elle conseille aux gens d'agir et d'ignorer les critiques. Au cours des dix dernières années, le Mali a traversé une période difficile, entre conflits régionaux et incidents terroristes. Doumbia enracine son nouvel album dans des préoccupations locales, tragiques et aux implications mondiales. A travers cet album, Nahawa Doumbia appelle l'ONU et les dirigeants africains à coordonner leurs efforts afin de créer de l'emploi pour les jeunes du continent pour éviter leur fuite vers les autres continents dans des traversées souvent tragiques. Partir n'est pas la seule solution. Son message est qu'il faut aider les jeunes.