Le Fantastique
L'irruption du surnaturel dans la réalité nous ouvre les portes du fantastique. Des événements inexplicables ont lieu et il est souvent impossible de savoir si les faits sont de l’ordre du réel ou du surnaturel. La formule : « J’en vins presque à croire » (Tzvetan Todorov, 1970) résume parfaitement l’esprit du fantastique. Le fantastique, c’est l’hésitation éprouvée par un être qui ne connaît que les lois naturelles face à un événement en apparence surnaturel.
Le récit fantastique naît en particulier du roman gothique anglais (fin XVIIIème siècle à mi XIXème siècle), où naissent les thèmes, très populaires aujourd’hui, récurrents dans le fantastique : fantômes, vampires, morts-vivants, démons, etc. Le premier récit fantastique de langue française est Le Diable amoureux (1772) de Jacques Cazotte.
Parmi les auteurs postérieurs, on retrouve les grands français : Balzac (La Peau de chagrin, 1831), Théophile Gautier (La Morte amoureuse, 1836), Prosper Mérimée (La Vénus d’Ille, 1837), Guy de Maupassant (Le Horla, 1887) ; mais surtout les auteurs de l’Angleterre victorienne : Oscar Wilde, avec son chef-d’oeuvre Le Portrait de Dorian Gray (1890) ; Robert Louis Stevenson, avec le fameux L’Étrange cas du Docteur Jeckyll et de Mr. Hyde (1886), Dracula (1897) de Bram Stoker. Aux Etats-Unis, c’est Edgar Allan Poe qui se distingue et conquiert l’admiration des auteurs français. Après eux, vers la fin du XIXème siècle, le fantastique se réduit à un moyen de critique, de provocation ou de recherche esthétique. On peut citer, par parenté avec ce registre, À Rebours (1884) de Joris-Karl Huysmans, Les Diaboliques (1874) de Barbey d’Aurevilly et les Contes cruels (1883) de Villiers de l’Isle-Adam.
Aux origines : Bram Stocker et edgar Allan Poe
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