1 avis
No home
Edité par Calmann-Lévy - 2017
Ghana, XVIIIe siècle. Maama, esclave ashanti, s'enfuit de chez ses maîtres durant un incendie, laissant derrière elle son bébé, Effia. Elle épouse un Ashanti et donne naissance à une autre fille, Esi. Effia épouse un Anglais, capitaine du fort de Cape Coast, sans se douter que sa demi-soeur est enfermée dans les cachots en attendant d'être vendue comme esclave. Premier roman. Electre 2017
Se procurer le document
Autre format
Issus de la même oeuvre
Avis
Avis des lecteurs
-
Des esclaves et des marchands d'esclaves
Au départ de l’histoire, deux demi-sœurs qui ne se connaissent pas. L’une est vendue comme esclave, tandis que l’autre épouse un marchand d’esclaves. Ces deux lignées parallèles vont servir de base au roman, jusque dans sa construction narrative, chaque chapitre présentant tour à tour le parcours des descendants des deux sœurs. Ce qui relie les deux récits, c’est le poids de l’héritage, et en particulier celui de l’esclavage. A partir de ce postulat, on pourrait croire que leurs destinées seront diamétralement opposées, la souffrance sans nom pour l’une, et la félicité et la vie douce pour l’autre. Et pourtant, il n’en est rien. Que l’on soit victime ou tortionnaire, l’esclavage n’apporte que malheur. D’ailleurs, se libère-t-on vraiment de l’esclavage, quand bien même il est aboli ? Les descendants d’esclave en Amérique restent largement victimes de la ségrégation, tandis que ceux des marchands d’esclaves en Afrique restent frappés par la honte, le traumatisme et la malédiction. Les destinées que nous présente l’auteure sont extrêmement dures. Pour avancer dans la vie, chacun doit résoudre les blessures laissées ouvertes par ceux qui l’ont précédé. La structure du roman, faite de chapitres d'une quarantaine de pages centrés sur un personnage, apporte du rythme au récit, mais laisse parfois le lecteur un peu déçu de ne pas creuser davantage la psychologie du personnage.
Hervé S - Le 08 mars 2022 à 16:34