Hervé Claude
Né en 1945, Hervé Claude est un ancien journaliste d'Arte et de France 2 où il a notamment été présentateur du journal télévisé de 20h.
Se consacrant désormais à l'écriture, il est l'auteur d'une dizaine de romans noirs. L'intrigue de plusieurs de ses livres se déroule en Australie, où il vit plusieurs mois par an.
Bibliographie
- Crystal city. Éditions de l'Aube, 2016
- Les mâchoires du serpent. Actes Sud, 2012
- Mort d'un papy voyageur. Baleine, 2010
- Les ours s'embrassent pour mourir. Actes Sud, 2010
- Nickel chrome. Actes Sud, 2009
- Cocu de sac. La Branche, 2008
- Mort d'une drag-queen. Actes Sud, 2007
- Requins et coquins. Gallimard, 2003
- Riches, cruels et fardés. Gallimard, 2002
- Pique-nique à marée basse. Ramsay, 2000
- Une image irréprochable. Ramsay, 1998
- Le journaliste, la hasard et la guenon. Seuil, 1996
- Les amnésiques. Flammarion, 1995
- Matei Negreanu. Vers les arts, 1993
- Le jeu de la rue du loup. Flammarion, 1992
- Le désespoir des singes. Flammarion, 1989
- L'enfant à l'oreille cassée. Ramsay, 1986
- Conduite à gauche. Ramsay, 1984
Crystal City
Premières lignes :
Prologue
Il y a une mine, au nord-ouest de l'Australie, où un meurtre a été commis. Mais ce meurtre n'était qu'un des nombreux symptômes d'une maladie en train de se répandre comme une peste sur tout le pays.
Un mine, c'est déjà un lieu à part ; mais une mine dans le désert australien, c'est une extravagance. Vivre là, c'est s'absenter du monde pendant les semaines que dure une mission, c'est pénétrer dans l'un des derniers trous noirs de la planète. Y travailler, c'est sombrer dans la monotonie des heures et du désert, c'est tenter de se protéger de la chaleur qui cuit les cerveaux, c'est se tenir en équilibre au bord d'un gouffre. Avec, au fond, l'insidieuse attraction de l'alcool et de la drogue. C'est accepter, malgré la télé, la climatisation et Internet, de se mettre entre parenthèses des relations humaines normales. Et nouer d'autres relations, contraintes et addictives, avec d'autres travailleurs retenus dans la même prison.
Ceux qui travaillent là viennent du monde entier pour, sinon faire fortune, du moins amasser des dollars. Leur manque de culture et d'éducation est un sujet de moquerie pour la population australienne. On ironise sur leur voitures somptueuses aux couleurs flashy, sur leurs tongs et leurs shorts qu'ils portent même en ville, sur les barbecues bruyants et alcoolisés au-delà de toute limite. On les appelle les bogans, comme on dirait ploucs ou rednecks dans d'autres contrées.
[...]