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Mon combat. 1, La mort d'un père : roman
Edité par Denoël - 2012
Dans cette autobiographie littéraire, l'auteur revient sur ses années de jeunesse marquées par la figure paternelle. Enfant trop sensible, le petit Karl Ove grandit à l'ombre d'un frère solaire, d'une mère souvent absente et d'un père aux colères et à la dureté imprévisibles. Tissé d'anecdotes, le récit évoque les premiers émois, la passion du rock et les inhibitions.
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Une relation père-fils
Dans le premier tome de ce roman autobiographique, Knausgård évoque son adolescence, période propice aux excès et à quelques expériences malheureuses, ses relations avec son frère, pour qui tout semble plus facile, la place de sa mère, ou ses absences, mais surtout l’ombre de son père, irascible et autoritaire. Publié en 2009 en Norvège, La mort d'un père a suscité une tempête médiatique. Le titre seul donnait déjà matière à polémique : Min kamp, mon combat, calque norvégien du titre du livre d’Hitler. Mais le texte a surtout été une pierre d’achoppement entre l’auteur et sa famille : par souci de sincérité, Karl Ove Knausgård a fait le choix de tout dire, il ne cache rien de la vérité, ou du moins de sa vérité, telle qu’elle est façonnée par les souvenirs de celui qui raconte. Le portrait du père, qui s’est esquinté dans l’alcool en entrainant la grand-mère, est sans concession. Il va sans dire que sa famille n’a guère goûté les vertus littéraires d’une telle honnêteté, à tel point que plusieurs de ses membres ont parlé dans la presse de « littérature de Judas ». L’embrouille familiale aura fait autant pour la renommée du roman que les critiques les plus élogieuses. Knausgård s’affranchit des conventions et nous offre au final, plus qu’une simple introspection, un exemple de relation père-fils, relation intime et complexe faite d’amour et de haine ouverte. Rien que pour ce portrait-là, l’œuvre mérite le détour. Certes, à la lecture, la profusion de détails pourra peut-être en décourager certains, mais il serait dommage de passer à côté de l’authenticité et de la puissance que dégage ce roman.
Hervé S - Le 27 avril 2020 à 11:09