Syracuse

Trois auteures. Trois romans. Trois histoires. Trois femmes artistes et femmes d’artistes. Trois destins tragiques et bouleversants. Trois carrières restées trop longtemps dans l’ombre d’un maître, d’un époux ou d’un amant, d’un géant de la peinture. Trois périodes où la vie de ces trois grandes dames aurait pu se croiser, s’entremêler et se confondre. Trois portraits, dépeints avec sensibilité, vigueur et réalisme, qui offrent des récits poignants et nous éclairent sur le parcours de trois artistes.

Un premier roman coloré et douloureux, poétique et déchirant de Claire Berest, intitulé « Rien n’est noir ». Un récit avec mille nuances sur la talentueuse Frida Kahlo et sa relation passionnelle avec le maître Diego Rivera.

« A force de vouloir m’abriter en toi, j’ai perdu de vue que c’était toi l’orage. Que c’est de toi que j’aurais dû vouloir m’abriter… ». Extrait de son journal intime, ces mots auraient pu être écrits par nos deux héroïnes suivantes.
« Mais qui a envie de vivre abrité des orages ? Et tout ça n’est pas triste, mi amor, parce rien n’est noir, absolument rien. » Frida Kahlo.

Mais rien n’est blanc ou noir. Les couleurs ont leur importance dans la vie de l’artiste. Alors que le bleu symbolise, pour elle, l’amour, la pureté mais aussi la distance ; le rouge renvoie à la douleur et la violence de ses souffrances. Le vert et le jaune-quand « le soleil rencontre les prés » -sont prédominants dans les dernières œuvres de l’artiste mexicaine qui loue la faune et la flore exotiques de son pays natal. Venez voyager au cœur de cette œuvre intimiste où chaque chapitre est brossé à la manière d’une toile de l’artiste.

Une seconde biographie, « Je suis le carnet de Dora Maar » de Brigitte Benkemoun, nous transporte, sous la forme d’une enquête, dans l’univers de l'enigmatique et de la captivante photographe et muse du grand Picasso.

Un mystérieux carnet s’est glissé dans un vieil étui en cuir acheté sur internet par la narratrice. Il comporte vingt pages où s’alignent les noms des plus grands artistes de l’après-guerre. Braque, Chagall, Cocteau, Eluard, Giacometti, Lacan et tant d'autres.
Qui pouvait bien connaître et frayer parmi ces génies du XXe siècle ?
Trois mois pour découvrir que ce carnet appartenait à Dora Maar. Deux ans pour faire parler ce répertoire et approcher le mystère et les secrets de la « femme qui pleure ».

-COUP DE COEUR-

Le troisième récit est un coup de cœur, « Je suis Jeanne Hébuterne » d’Olivia Elkaim. Telle l’Adèle H de François Truffaut, la flamboyante muse au long cou d’Amedeo Modigliani fascine, électrise et bouleverse.
Mais la passion la dévorera et la consumera à la manière de Camille Claude.Être torturé et fragile, sensible et magnétique, le destin de la jeune Jeanne émeut et submerge.

« Mon corps se dérobe, mon âme vagabonde, entièrement aspirés pour n’exister qu’immobiles et figés sur les tableaux de Modigliani ».

Quand l’incandescence rime avec passion, l’évanescence de l’amour ne réduira pas à néant une créativité immarcescible.