0 avis
Motets
Le langage musical de Jean-Noël Hamal est le reflet parfait de cette époque charnière où le baroque galant se meut en style classique. On sent dans sa musique une vitalité communicative, une poésie séduisante, un sens aigu pour les mélodies élégantes, une théâtralité des contrastes dynamiques qui ne sont pas sans évoquer l'école de Mannheim. Dès qu'il le peut, il recourt à la spatialisation en écrivant des oeuvres à deux choeurs et deux orchestres. Hamal semble aussi avoir un goût très prononcé pour les tonalités majeures (jusqu'à écrire un étonnant Dies Irae enjoué en do majeur) et pour les harmonies très lisibles, au risque d'être parfois trop prévisibles ou convenues. Mais Hamal peut être visionnaire : par leur structure tripartite et leur forme autonome, ses symphonies font de lui un précurseur de la symphonie classique. Hamal est également capable des surprises les plus inattendues, de menus détails irrésistibles, comme l'attestent ses motets livrés dans le respect des pratiques alors en vigueur à Liège par Nicolas Achten et son ensemble Scherzi Musicali, mêlant subtilité et théâtralité.