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The art of Ohad Naharin. 2, Sadeh21
Edité par BelAir - 2019
Fondée en 1964 à Tel-Aviv, la Batsheva Dance Company fut dirigée de 1990 à 2018 par Ohad Naharin. De formation musicale, passionné de mouvement, c'est à travers la technique "Gaga", une écriture axée sur l'exploration des sensations et la disponibilité du corps, que ce chorégraphe virtuose et engagé a su imposer sa marque de fabrique et écrire les grandes heures de la compagnie israélienne. En 2015, le film "Mr. Gaga. Sur les pas d'Ohad Naharin" des frères Heymann rendait déjà hommage à ce phénomène de la danse moderne et de la pop culture. La collection "The Art of Ohad Naharin" se conçoit comme un panorama de cette esthétique et de cette technique exigeante : après un premier volume consacré à Naharin's Virus et Last Work, deux pièces emblématiques du répertoire actuel de la compagnie, cette édition présente la pièce Sadeh21, créée en 2011 en collaboration avec les danseurs, et interprétée ici par la branche "junior" de la Batsheva : The Young Ensemble. La transmission est un élément essentiel de la philosophie de Naharin : ce n'est pas un hasard si Batsheva - The Young Ensemble vit le jour l'année même où le chorégraphe prit la tête de la compagnie israélienne. Car le chorégraphe souhaitait aider de jeunes danseurs à nourrir leur créativité en leur offrant un soutien technique et artistique personnalisé, mais également se ressourcer dans la fraîcheur qu'apportaient ces artistes en début de carrière afin de densifier son langage chorégraphique. C'est ce qui se produit notamment ici avec Sadeh21 : dont Naharin disait, après l'avoir vu dansé par le Young Ensemble, qu'il avait la sensation de la voir pour la première fois. C'est que cette "odyssée chorégraphique", ce "voyage du corps", de par ses jeux de contraste mais aussi de par son dénuement, présente le mouvement dans son plus simple appareil, et souligne le pouvoir émotionnel unique de la danse : revivifiée par une jeune génération d'interprètes venus des quatre coins du monde, la chorégraphie atteint ce niveau d'incandescence qui en fait, selon Naharin lui-même, une explosion de sensualité, radieuse, dangereuse et passionnante.