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Point d'Ironie : Marlene Streeruwitz. 4
Edité par Point d'Ironie - 1998
Née en 1950 à Baden près de Vienne, Autriche. Etudes de droit, puis de littérature slave et d’histoire de l’art. Vit et travaille à Vienne. Elle est écrivain et metteur en scène de pièces dramatiques et radiophoniques. Genèse de son projet pour Point d’ironie : "J’ai grandi comme toutes les petites filles. Je croyais secrètement que j’étais une princesse enlevée à ses parents et qu’un jour mon vrai père viendrait me réclamer. Ou qu’un prince passant par là me remarquerait, qu’il reconnaîtrait mes vraies qualités et qu’il m’emmènerait. J’ai d’abord attendu. Puis je me suis mise à le chercher. Je pensais que j’en ferais mon dieu et qu’alors tout serait bien. Je serais la meilleure des princesses. Meilleure que la petite sirène. Je souffrirais plus, je serais plus gentille, plus patiente, et mon dieu resterait toujours auprès de moi. Bien sûr, je n’allais trouver aucun dieu. Quant aux succédanés, ils se cachent toujours derrière quelque chose de manière qu’on ne puisse les voir. Mais eux vous voient. Ils vous regardent de derrière leurs yeux. Ou de derrière leur travail. Ou de derrière un appareil photo. Quand j’ai eu ce terrible accident de ski, mon dieu d’alors n’a pas été à mon chevet pour me réconforter. Il n’est pas resté dans le champ de l’image. Il a pris ces photos où l’on voit la princesse souffrir en silence. Dans la démarche consistant à recoller les morceaux de ma vie pour pouvoir continuer, j’ai trouvé ces images. Et en guise de tribut pour la petite fille en moi, je les ai mises au beau milieu des fleurs pour qu’elles flottent dessus comme Poucette. Et qu’elles soient heureuses. Aussi heureuses que possible et sans plus faire mal." (extrait du site web "le point d'ironie")