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Headgearalienpoo
Edité par L'Autre Distribution - P 2017
Notes du site popnews.fr : "The Married Monk, c’est un peu comme Beethoven. Prenons les symphonies du Grand Sourd, on préfère les impaires. Pour The Married Monk, c’est l’inverse : on préfère les albums pairs comme "The Jim Side", chef d’œuvre de faux folk déviant, ou "The Belgian Kick", sur-chef d’œuvre de prog pop, injustement passé à la fosse commune des génies oubliés dans le carré de Mozart. On me rétorquera : et "R-O-C-K-Y" ? C’est leur deuxième symphonie ou leur symphonie pastorale si vous voulez, disons que j’y suis moins attaché malgré Battisti, malgré Fabio Viscogliosi, dont j’adore pourtant tout. Disons le vite, "Headgearalienpoo", l’album du come-back improbable après un semi foireux et forain "Elephant People", est un pur chef d’œuvre, le 3e ou le 4e donc, de Christian Quermalet et de ses sbires. Si, à la première écoute, la grammaire du projet (ex groupe ?) ne semble pas avoir changé depuis "The Belgian Kick", on n’est pas pour autant dans le ressassement. Des thèmes et ambiances passés réapparaissent ("Love Commander Strikes Again", "Bomb on Blonde", "The Obnoxious Two"), certes, mais il s’agit plus de courants retraversant une œuvre charnue que de ressucées malhabiles. Et puis ça démarre tellement fort : "Obnoxious One", avec ses claviers abstract hip hop nauséeux sur le flow anglophile de Quermalet. Le temps a passé, certes, mais l’envie de tabasser est toujours là (Mitch Pirès omniprésent, impérial et total classe, y est pour beaucoup). Le Quermalet vieillit mal et c’est génial. Qui peut encore rêver de virée sous ecstasy et d’enfumage à l’herbe, à part notre génération soupe au lait quand la relève prépubère s’enfourne des pelletées de cocaïne synthétique pendant les intercours et expérimente le coma éthylique avant l’entrée au collège ? Les promenades du côté de chez Mme Verdurin se déroulent plutôt sous la pluie acide du Mitte Berlinois, et Charlus ressemble davantage à un arrogant travelo post punk biberonné chez Loulou et Iggy. Comme toujours la musique de The Married Monk est complexe, brillante comme une boule à facettes, un peu pute aussi mais à la Hanna Schygulla. Les claviers forment la matière principale du discours musical mais, cette fois-ci, les guitares sont peut-être un peu plus m’as-tu vu. Des guitares rock, funky minimale ("Gravity") ou brouillonnes et punky ("The Obnoxious Two"), en tout cas très chouettes, drôles, flamboyantes ou discrètes. Ce sont elles qu’on prend plaisir à remarquer."