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Meursault, contre-enquête

Daoud, Kamel (1970-....)

Edité par A vue d'oeil - 2015

Le frère de l'Arabe tué par Meursault, dans L'étranger de Camus, a soif de reconnaissance, cinquante ans après les faits, dans l'Algérie contemporaine. Premier roman. Prix des Cinq continents de la francophonie 2014. ©Electre 2015

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Avis

Avis des lecteurs

  • Enfin, de la vraie littérature !! 5/5

    Deux auteurs ont signalé en leur temps en quoi consistait le montage idéologique de L’Étranger de Camus. D’abord René Girard, qui en a parfaitement vu l’artifice (« Pour un nouveau procès de L’Étranger », dans Critiques dans un souterrain, L’Âge d’homme, 1976, p. 137-175) et Moravia, qui résume ainsi cet ouvrage : Meursault, « ce n’est pas un personnage, c’est une démonstration » (Moravia, Trente ans de cinéma, Flammarion, 1990, p. 143-145). Tout semblait donc dit. Que non ! Car avec Meursault, contre-enquête, de Kamel Daoud, le démontage idéologique de L’étranger de Camus se poursuit par la voie romanesque, ce qui est beaucoup plus difficile à réaliser que par l’analyse scientifique que pratiquent Girard et Moravia. Le roman de Daoud est un ouvrage absolument extraordinaire à tous les points de vue, le fond (la qualité romanesque), comme la forme (l’écriture). Si nos écrivains autochtones actuels avaient la force d’imaginer une intrigue aussi riche et aussi humaine, s’ils pouvaient écrire aussi simplement et précisément que lui, et ne pas se complaire dans leur narcissisme, nous serions heureux. Daoud ne se trompe jamais de mot (aucun mot-mode, aucun mot médiatique), ni d’expression, aucun truc qui traîne partout, aucun stéréotype. Sa langue française est pure et nette, comme au premier jour. C’est prodigieux, réconfortant, emballant. Et l’intrigue. Ah, quelle intrigue ! Il a su monter un réel scénario tout à fait plausible, alors qu’il raconte une histoire qui n’a pu avoir lieu. Haroun, le frère de Moussa, l’Algérien assassiné dans L’Étranger par Meursault, un pied-noir complètement dépressif avec des tendances suicidaires (comme son meurtre inutile va le montrer), ne cesse de vouloir comprendre ce qui s’est passé et, ceci, jusqu’au jour de l’Indépendance de l’Algérie. Et ce jour-là, la parodie est excellente : Haroun en arrive à agir comme Meursault-Camus, c’est-à-dire qu’il tue sans vraiment de raisons un pied-noir qui passait par là. On y croit pourtant de bout en bout. Il a tout compris, Daoud, et l’histoire qu’il a inventée est passionnante. Et la langue, quelle maîtrise, quelle précision, quelle fougue, quelle énergie ! Voilà un auteur qui a du punch, de l’audace, du courage, parce que l’Algérie d’aujourd’hui, sous l’influence des imams intransigeants, en prend aussi plein les minarets. Le héros du livre (le frère de la victime) proclame son athéisme, son dégoût des religions, des prières, des croyances, etc. Il faut du courage pour écrire ça en Algérie et ailleurs. Camus, sans être jamais nommé, en prend enfin pour son grade avec son Étranger, ouvrage purement idéologique, grandiloquent et souvent proche du ridicule (comme le « procès » de Meursault que l’on dirait sorti du café-théâtre) et c’est très bien vu. Les passages qui parodient les moments les plus croquignolesques (invraisemblables) de L’Étranger sont vraiment très drôles. Dans L’Étranger de Camus, un juge d’instruction sort… un crucifix d’un tiroir pour faire réfléchir l’accusé Meursault en lui demandant : « Et lui, tu le connais ? ». Chez Daoud, c’est un membre du FLN qui sort… un drapeau de l’Algérie indépendante devant Haroun, frère de la victime, en lui demandant : « Et ça, tu le connais ? » Bref, chapeau, M. Daoud !

    Posta Deilettori - Le 26 février 2018 à 09:42