Mai 68 et après ?
Les événements de mai-juin 1968 désignent une période durant laquelle se déroulent, en France, des manifestations étudiantes, ainsi que des grèves générales et sauvages. Au début de mai, une révolte de la jeunesse étudiante parisienne, puis du monde ouvrier et la plupart des catégories de population sur l'ensemble du territoire, constituent le plus important mouvement social de l'histoire de France du XXe siècle.
De l'abattement à la revanche de Paris à Caen
La reprise en main de la culture
Claude Dityvon-Mai 68 à Paris
Les événements de mai-juin 1968 désignent une période durant laquelle se déroulent, en France, des manifestations étudiantes, ainsi que des grèves générales et sauvages. Au début de mai, une révolte de la jeunesse étudiante parisienne, puis du monde ouvrier et la plupart des catégories de population sur l'ensemble du territoire, constituent le plus important mouvement social de l'histoire de France du XXe siècle.
Aller plus loin ?
Les prémices révolutionnaires ?
1967
Avril Des mouvements apparaissent dans les résidences universitaires de plusieurs villes françaises, à propos du droit de visite des étudiants de l'autre sexe.
Rentrée scolaire Premières créations de « comités d'action lycéens » (CAL).
Octobre Des grèves et manifestations éclatent dans l'ouest de la France.
8 octobre Che Guevara, capturé par les militaires boliviens, est exécuté.
Décembre La loi Neuwirth légalise la vente de pilules contraceptives (mais la publication des décrets d'application traînera plus de deux ans).
Décembre Les ouvriers de la SAVIEM - entreprise Renault installée à Blainville sur-Orne – mettent en place leurs premiers piquets de grève. Leurs revendications portent sur une augmentation des salaires de 6%, la reconnaissance des droits syndicaux et le maintien du salaire en cas de baisse d’activité.
1968
8 janvier Le ministre de la jeunesse, François Missoffe, est interpellé à la faculté de Nanterre, où se développe une mobilisation étudiante concernant la liberté sexuelle.
18 janvier La visite du ministre Alain Peyrefitte - venu inaugurer le nouveau bâtiment des Lettres de l’Université de Caen et l'amphithéâtre Daure - dégénère. Les étudiants s'opposent à la réforme Fouchet, réclament un droit à l’allocation d’études, à la sécurité sociale et refusent une sélection d'entrée. Ils lancent des boulets de charbon en direction des forces de l’ordre qui répondent par des gaz lacrymogènes.
23-24 janvier Les ouvriers spécialisés de la Saviem, qui manifestent depuis un an, se heurtent au refus de leur direction menée par Roland Billotte. Ils décident le blocus de l’usine. A la demande du directeur de la SAVIEM, une intervention violente des agents de la force publique a lieu devant l’usine pour dégager les barrages. Face à cette hostilité du patronat et de la force publique, la tension s’accentue et d’autres usines rejoignent par solidarité le mouvement de contestation : Jaeger (usine de compteurs pour automobiles au nord-ouest de Caen), la Sonormel (usine de postes de télévision à Mondeville). De nouvelles manifestations d'ouvriers ont lieu devant la Préfecture du Calvados.
26 janvier Une nouvelle manifestation des ouvriers et des étudiants a lieu dans le centre-ville. Un affrontement d'une rare violence éclate avec les forces de l'ordre : c'est une véritable nuit d'émeute. Celle-ci dégénère, vitrines cassées, voitures brûlées, rues saccagées… Caen offre un visage de désolation. Ces évènements sont alors relatés dans la presse locale et nationale. Ainsi, Le Canard enchaîné y consacre sa une : « Des triques à la mode de Caen ». Le journal Le Monde envoie son plus célèbre journaliste Jean Lacouture et s'attache à rechercher les causes de cette insurrection.
28-29 janvier La réponse des autorités et du patronat est cinglante : licenciement du personnel, condamnation judiciaire à de la prison ferme, expulsion d’un Portugais du territoire national, démantèlement par les forces de l’ordre des barrages et piquets de grève. Le préfet néanmoins fait un geste d’apaisement général, les CRS porteront un calot au lieu d’un casque.
30 janvier Malgré cette contre-offensive des autorités, le mouvement se poursuit. Si un tiers des ouvriers de la Saviem a repris le travail, le conflit continue. Les principales usines de la périphérie caennaise sont toujours en grève : l’entreprise Jaeger compte 97% de grévistes, la Sonormel 90%, et la SMN a rejoint le mouvement.
31 janvier Le journal L’Humanité titre « Caen, 12 000 métallurgistes hier dans la grève ». Les représentants syndicaux sont reçus par la direction parisienne à Suresnes mais rentrent amers de leur entrevue.
5 février Malgré un vote de poursuite du mouvement le 2 février, la reprise totale est décidée lors d’un meeting qui se tient à la maison du Peuple de Colombelles, sous 3 conditions :
• réintégration du personnel licencié,
• absence de toutes sanctions contre les grévistes,
• retrait total des forces de l’ordre.
Néanmoins, si les ouvriers de la Saviem n’ont rien obtenu, Jaeger obtient 4% d’augmentation ainsi que la Sonormel.
Mars Début du « Printemps de Prague » en Tchécoslovaquie.